On dit de la France qu’elle est un pays de méritocratie. L’idée quel’on n’ait pas droit à l’erreurest profondément ancrée dans notre culture. À l’école déjà, l’erreur, longtemps assimilée en France à une faute, engendre de mauvaises notes, de mauvaises appréciations, avec les conséquences que l’on connaît.
Cette intolérance à l’erreur est fortement répandue en France, et en particulier à l’école, où l’idée de l’erreur engendre beaucoup de stress chez l’enfant. Plus tard, ce qui compte dans le monde de l’entreprise, c’est avant tout de réussir, en évitant à tout prix de faire des erreurs. Pendant longtemps, lorsque les entreprises se penchaient sur la notion de droit à l’erreur, leur principal souci était de savoir comment faire pour éviter les erreurs. Il a fallu attendre les années 1990 pour voir apparaître une nouvelle compréhension de la notion de l’erreur et même une nouvelle culture : la culture de l’erreur apprenante.
L’économie japonaise était alors en pleine croissance. Les pays occidentaux étaient encore empêtrés dans leur ancienne culture de l’erreur. En France, comme dans beaucoup de pays voisins, on recherchait les coupables et les causes liées aux erreurs, tandis que les Japonais se focalisaient sur les solutions et les procédures à améliorer.
Jusqu’à ce jour, on constate qu’il est difficile de changer ces attitudes. Bien sûr, le monde de l’entreprise a pris connaissance du concept d’une culture positive de l’erreur, mais dans les faits et dans la pratique, les choses ne bougent que lentement.