Enregistrer une microentreprise : à quoi faut-il faire attention ?
Pour de nombreux entrepreneurs, la microentreprise est le premier pas vers l’indépendance. Le législateur soutient les créateurs de microentreprises en matière de droit fiscal et comptabilité. L’immatriculation de l’entreprise (activité commerciale, personne physique ou morale) doit être effectuée soit auprès des Chambres de commerce et d’industrie, soit auprès du greffe du Tribunal de commerce (selon l’article R. 123-5 du Code de commerce, ancienne procédure dite de « l’article 3 »).
Qu’est-ce qu’une microentreprise ?
En France, une microentreprise est une entreprise occupant moins de 10 personnes et qui a un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions. Pour calculer l’effectif, on prend en compte les « unités de travail par année » (UTA), qui correspond à une personne à temps plein pour toute une année. Les emplois à temps partiel ou en cours d’année sont calculés comme des fractions d’UA. La microentreprise est considérée comme une entreprise individuelle, cela implique que le patrimoine de l’entrepreneur est engagé.
Plus de 95% des entreprises de l’hexagone, soit plus de 3 millions, sont des microentreprises. À titre de comparaison, il est à souligner que la France compte moins de 250 « grandes entreprises » : chiffre d’affaires annuel de plus de 1,5 milliard d’euros ou total de bilan de plus de 2 milliards d’euros ou encore effectif de plus de 5000 personnes.
Les microentreprises emploient plus de 2,9 millions de salariés (2,5 millions d’équivalents temps plein) dans l’hexagone, soit 1 salarié sur 5.
Plus de 95% des entreprises de l’hexagone, soit plus de 3 millions, sont des microentreprises. À titre de comparaison, il est à souligner que la France compte moins de 250 « grandes entreprises » : chiffre d’affaires annuel de plus de 1,5 milliard d’euros ou total de bilan de plus de 2 milliards d’euros ou encore effectif de plus de 5000 personnes.
Les microentreprises emploient plus de 2,9 millions de salariés (2,5 millions d’équivalents temps plein) dans l’hexagone, soit 1 salarié sur 5.
Pour l’instant, il existe encore une petite distinction entre la microentreprise et le statut de micro-entrepreneur (en ce qui concerne le régime social). Cependant, à partir de 2020, les deux statuts seront identiques (cf : tableau à la fin de l’article).
Quels sont les secteurs d’activité concernés ?
On trouve principalement des microentreprises dans le secteur des services, de la construction et du petit commerce. Les cinq secteurs d’activités ayant enregistrés une hausse ces trois dernières années sont les transports, la santé, les activités immobilières, le nettoyage et l’hébergement/restauration.
Quelles sont les conditions d’accessibilité ?
Le régime microentreprise est accessible (sous conditions de recettes) aux entrepreneurs qui exercent leur activité en entreprises individuelles, en Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) à l’Impôt sur le Revenu (IR) ou, depuis l’entrée en vigueur de la loi Sapin 2 le 11 décembre 2016, en Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) à l’IR, à condition d’être gérant associé unique personne physique.
Créer sa microentreprise : déclarer le début de son activité
Vous devez informer les institutions sociales et fiscales de votre projet : c’est ce que l’on appelle la déclaration d’activité auprès de l’administration. Il s’agit principalement de donner les informations suivantes :
- Identité
- Adresse de correspondance
- Adresse professionnelle (s’il en existe une)
- Type d’activité
- Choix du régime fiscal
- Choix du régime social
L’immatriculation en ligne de l’entreprise
Elle se fait selon votre domaine d’activité :
- Votre activité est commerciale (achat-vente ou prestation de services) : contactez le CFE (Centre de Formalité des Entreprises) en ligne des Chambres de commerce.
- Votre activité est artisanale ou mixte (commerciale et artisanale) : contactez le CFE en ligne des Chambres de métiers et de l’artisanat
- Votre activité est libérale : contactez le CFE en ligne de l’URSSAF
Veillez bien à joindre une copie de votre pièce d’identité soit en la scannant et en l’envoyant en ligne avec votre télé-déclaration, soit en la photocopiant et en l’envoyant au CFE compétent, avec le formulaire saisi en ligne que vous aurez imprimé et signé en original.
Si vous êtes bénéficiaire de l’ACCRE (Aide aux demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise), vous devez faire séparément la formalité de demande d’ACCRE. Elle peut se faire en ligne également. Il vous suffit d’imprimer le formulaire, le signer en original et l’envoyer au CFE avec les pièces justificatives.
L’immatriculation papier de l’entreprise
- Téléchargez le formulaire P0 CMB micro-entrepreneur. Remplissez-le et envoyez-le à votre CFE avec la copie de votre pièce d’identité.
- Rendez-vous à votre CFE pour récupérer le formulaire. Remplissez-le et déposez-le avec la copie de votre carte d’identité à votre CFE.
Microentreprise : quelle domiciliation choisir ?
Selon les exigences de la loi, toute entreprise française doit détenir une adresse physique qu’elle doit déclarer au Centre de Formalités des Entreprises (CFE). Le lieu d’exercice de l’activité professionnelle et la domiciliation de l’entreprise peuvent être différents.
Ci-dessous, vous trouverez divers solutions juridiques permettant de domicilier votre activité professionnelle :
Ci-dessous, vous trouverez divers solutions juridiques permettant de domicilier votre activité professionnelle :
- La domiciliation commerciale à domicile : il est possible de domicilier son activité à domicile s’il s’agit également de son lieu de travail. Contrairement aux entreprises de type SARL, EURL, SAS, etc…, le changement d’adresse pour une microentreprise est une démarche gratuite.
- La société de domiciliation : c’est une société chargée d’héberger le siège social d’une entreprise. Elle reçoit par conséquent le courrier qui est envoyé à ladite entreprise. La société de domiciliation est enregistrée au RCS et possède un numéro d’agrément préfectoral. Cette méthode vous permet d’obtenir une adresse reconnue, dans un quartier de renom par exemple, et de bénéficier de services associés proposés par la société choisie.
- Les pépinières d’entreprise : elles permettent aux entrepreneurs de microentreprise de louer des bureaux à un tarif très avantageux et proposent de nombreux services. Cependant, il est difficile d’accéder à une pépinière d’entreprises car elles sont très demandées par les micro-entrepreneurs.
- Le local commercial : il est important de bien connaître les charges à payer comme le coût d’entretien, les factures… .
Obligations de formation avant de créer sa micro entreprise
Selon le domaine d’activité de votre future microentreprise, vous devrez posséder certains diplômes et formations. Nous vous conseillons de contacter la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de votre localité à ce sujet.
Il est à présent obligatoire de suivre un stage de préparation à l’installation (SPI) en ce qui concerne les activités artisanales ou artisano-commerciales. L’objectif est de fournir à l’entrepreneur un socle de connaissance solide sur la gestion d’une entreprise. Des thèmes variés sont abordés, tels que :
Il est à présent obligatoire de suivre un stage de préparation à l’installation (SPI) en ce qui concerne les activités artisanales ou artisano-commerciales. L’objectif est de fournir à l’entrepreneur un socle de connaissance solide sur la gestion d’une entreprise. Des thèmes variés sont abordés, tels que :
- La gestion commerciale
- Le régime social
- Le régime fiscal
- La structure juridique
- La gestion d’entreprise
- Les modèles de développement
- Les contraintes comptables et juridiques
Les impôts
Si vous êtes affilié au régime micro-fiscal (ou microentreprise), vous payez votre impôt en même temps que votre impôt sur le revenu (mensuellement ou par tiers provisionnels).
Si vous avez opté pour le régime micro-fiscal simplifié (ou prélèvement libératoire), vous payez votre impôt en ligne sur le site Web lautoentrepreneur, en même temps que vos cotisations sociales et en même temps que vous faites la déclaration de votre chiffre d'affaires. La procédure de télépaiement est expliquée sur le site.
Pour les commerçants ou artisans, une autre option est d’envoyer un chèque du montant de votre impôt et votre formulaire de déclaration de chiffres d’affaires rempli à votre RSI (Régime Social des Indépendants). Ce formulaire est à demander à votre RSI puisqu’il n’est pas disponible sur Internet.
Si vous avez opté pour le régime micro-fiscal simplifié (ou prélèvement libératoire), vous payez votre impôt en ligne sur le site Web lautoentrepreneur, en même temps que vos cotisations sociales et en même temps que vous faites la déclaration de votre chiffre d'affaires. La procédure de télépaiement est expliquée sur le site.
Pour les commerçants ou artisans, une autre option est d’envoyer un chèque du montant de votre impôt et votre formulaire de déclaration de chiffres d’affaires rempli à votre RSI (Régime Social des Indépendants). Ce formulaire est à demander à votre RSI puisqu’il n’est pas disponible sur Internet.
Le choix de l’assurance professionnelle
Responsable de ces actes professionnels, le micro-entrepreneur doit s’occuper dès le début de ses assurances professionnelles. Le but est de couvrir les risques liés à son activité afin de protéger ses biens, se prémunir contre les dommages d’autrui, protéger sa propre personne et ses revenus.
C’est l’activité de votre entreprise qui détermine l’obligation ou non de souscrire à une assurance professionnelle. Toutefois, même si vous n’êtes pas obligé par la loi à souscrire une assurance professionnelle, nous vous conseillons tout de même d’en souscrire une. Les garanties peuvent concerner trois catégories : les biens, les personnes, votre responsabilité.
L’assurance professionnelle est en revanche obligatoire pour les artisans mais reste facultative pour les prestataires de service.
Il est recommandé également de souscrire à une assurance professionnelle dite RC Pro, qui est une garantie de responsabilité civile, elle permet de couvrir les dommages que vous ou votre microentreprise êtes susceptibles de causer à autrui. Cette assurance vous couvre également dans le cas où vos produits vendus engendrent des accidents.
D’autres assurances spécifiques existent, telles que :
C’est l’activité de votre entreprise qui détermine l’obligation ou non de souscrire à une assurance professionnelle. Toutefois, même si vous n’êtes pas obligé par la loi à souscrire une assurance professionnelle, nous vous conseillons tout de même d’en souscrire une. Les garanties peuvent concerner trois catégories : les biens, les personnes, votre responsabilité.
L’assurance professionnelle est en revanche obligatoire pour les artisans mais reste facultative pour les prestataires de service.
Il est recommandé également de souscrire à une assurance professionnelle dite RC Pro, qui est une garantie de responsabilité civile, elle permet de couvrir les dommages que vous ou votre microentreprise êtes susceptibles de causer à autrui. Cette assurance vous couvre également dans le cas où vos produits vendus engendrent des accidents.
D’autres assurances spécifiques existent, telles que :
- L’assurance multirisque : elle vous protège des contraintes liées aux catastrophes naturelles, incendies ou encore vols.
- L’assurance automobile spécifique : elle est destinée aux professionnels qui ont besoin d’un véhicule pour leurs déplacements et livraisons.
Obligations comptables de la microentreprise
Il est indispensable de posséder un compte bancaire distinct du compte bancaire personnel. Il n’est pas forcément nécessaire que cela soit un compte dit professionnel que l’on retrouve dans les offres commerciales des organismes bancaires.
Contrairement aux sociétés qui doivent déclarer leur bilan annuel, la comptabilité d’une microentreprise est moins contraignante à gérer et engendre moins de frais. Cela constitue un avantage de ce type de statut. Par ailleurs, si besoin est, l’utilisation d’un logiciel de facturation et de comptabilité peut s’avérer utile afin de réaliser des opérations comptables basiques et simples.
Contrairement aux sociétés qui doivent déclarer leur bilan annuel, la comptabilité d’une microentreprise est moins contraignante à gérer et engendre moins de frais. Cela constitue un avantage de ce type de statut. Par ailleurs, si besoin est, l’utilisation d’un logiciel de facturation et de comptabilité peut s’avérer utile afin de réaliser des opérations comptables basiques et simples.
Résumé : tableau comparatif entre l’entreprise individuelle, la microentreprise et l’auto-entreprise
Microentreprise | Auto-entrepreneur (micro-entrepreneur selon la nouvelle appellation) | Entrepreneur individuel classique au régime réel | |
Qui est concerné ? | Entrepreneurs dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas un certain plafond (entre 33 100 euros et 82 800 euros en 2017 selon la nature de l’activité) | Entrepreneurs dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas un certain plafond (entre 33 100 euros et 82 800 euros en 2017 selon la nature de l’activité) | Tous |
Quel est le régime fiscal ? | 2 options : Le régime micro-fiscal « classique » OU Le régime micro-fiscal avec prélèvement fiscal libératoire | 2 options : Le régime micro-fiscal « classique » OU Le régime micro-fiscal avec prélèvement fiscal libératoire | L’impôt est payé sur les résultats réels de l’entreprise (chiffre d’affaires auquel on soustrait les charges) Il existe deux options : le régime réel normal ou le régime réel simplifié (donc avec moins d’obligations comptables) |
Quel est le régime social ? | Jusqu’à 2020 = Régime micro-social : les cotisations sociales correspondent à un % du CA. Pas de CA = pas de charges, à moins que l’entrepreneur manifeste la volonté de bénéficier du régime des travailleurs non-salariés. À partir de 2020 = Régime micro-social : les cotisations sociales correspondent à un pourcentage du CA. Pas de CA donc pas de charges. | Régime micro-social : les cotisations sociales correspondent à un pourcentage du CA. Pas de CA = pas de charges. | Régime des travailleurs non-salariés. Les cotisations sociales sont calculées en se basant sur les bénéfices réellement réalisés. Attention, des cotisations provisionnelles sont à verser la première année. |
Le régime micro-fiscal « classique » concerne les revenus professionnels calculés par application automatique d’un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires et soumis au barème progressif par tranches de l’impôt sur le revenu.
Le régime micro-fiscal avec prélèvement fiscal libératoire est l’impôt correspondant à une petite part du CA et payé chaque mois, en même temps que les cotisations sociales.
Le régime micro-fiscal avec prélèvement fiscal libératoire est l’impôt correspondant à une petite part du CA et payé chaque mois, en même temps que les cotisations sociales.
Veuillez prendre connaissance des mentions légales en vigueur sur cet article.