Le concept de responsabilité sociale des entreprises n'est pas nouveau, mais le terme de responsabilité sociale des entreprises (RSE) l’a modernisé. Déjà dans l'Antiquité, on se demandait si une bonne gestion ne devait pas profiter à l'ensemble de la société au lieu de lui coûter de l’argent. Au Moyen Âge, le concept d' « homme d'affaires respectable » est né, avec un code de valeurs associé, permettant d’aider les commerçants influents à apporter des avantages à la société dans son ensemble en adhérant à certaines règles de conduite.
Pour les grandes entreprises, la responsabilité sociale de l'entreprise a pris de l'importance au plus tard avec de l'industrialisation, lorsque certaines entreprises ont construit des immeubles d'habitation pour leurs employés et que les conditions de travail difficiles ont progressivement conduit à une remise en question : les entreprises ont aussi lentement pris conscience de leur responsabilité sociale envers leurs employés et leurs familles (même si des améliorations décisives n'ont souvent été mises en œuvre à travers la législation nationale). L'éthique environnementale ou un concept qui s’en rapprocherait n'existait tout simplement pas dans la plupart des entreprises à l'époque.
Le concept moderne de responsabilité d'entreprise tel que nous le connaissons aujourd'hui est probablement né dans les années 1950 aux États-Unis, où de nombreuses discussions publiques sur la responsabilité d'entreprise ont eu lieu et où les premiers résultats scientifiques ont été publiés. Dans son article Social Responsibilities of the Businessman, Howard R. Bowen décrit la responsabilité d'entreprise comme une conséquence logique de la responsabilité sociale de l'individu envers la société. En conséquence, les entreprises devraient s'orienter vers des valeurs et des normes interpersonnelles et seraient obligées de les appliquer. Mais à cette époque, la plupart des entreprises ne se sentaient pas encore le « devoir » de travailler consciemment et activement pour une orientation morale de l'entreprise. La maxime de la croissance économique à elle seule détermine encore la vie professionnelle quotidienne.
Cependant, à partir des années 1970, les institutions socialement actives qui pouvaient et devaient avoir une influence positive sur l'orientation morale de la société ont été de plus en plus reconnues dans les entreprises. La société et le monde des affaires étaient en interaction constante : idéalement, ceci devrait contribuer à la consolidation des normes sociales au sein de l'économie capitaliste. Cependant, avant le début du nouveau millénaire, la responsabilité sociale des entreprises (RSE) était davantage un vœu pieux qu’un idéal devant déterminer son comportement.
En raison de l'importance croissante accordée à la protection de l'environnement et aux questions éthiques dans le contexte de la mondialisation, la RSE a pris une importance croissante. De plus, le triomphe d'Internet a fait en sorte que les entreprises agissant de manière irresponsable voient rapidement leur image écornée lorsque des scandales opérationnels, des cas d'abus et des griefs dans les réseaux sociaux ont été rapportés. La responsabilité sociale des entreprises est ainsi passée d'une considération purement conceptuelle à un domaine de travail important pour toute grande entreprise.
Outre les termes courants de responsabilité d'entreprise et d'éthique d'entreprise, il existe aussi des expressions plus générales telles qu’entreprises propres. Les mots à la mode sensibilisation à l'environnement et durabilité apparaissent aussi fréquemment dans les discussions sur la responsabilité sociale des entreprises en France, mais ne couvrent qu'un sous-ensemble de ce terme.
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) et la « citoyenneté d'entreprise » sont également souvent synonymes au niveau international. Cette confusion de termes montre, d'une part, que la RSE est un vaste domaine et couvre de nombreux sous-domaines et, d'autre part, que le terme lui-même est trompeur. En effet, la « responsabilité » implique un principe imposé de l'extérieur et met moins l'accent sur le caractère volontaire et attrayant de la RSE.
Entre-temps, les grandes entreprises ne peuvent guère se permettre de ne pas prendre la RSE au sérieux. Certaines emploient des spécialistes de la RSE qui formulent par écrit le code moral de l'entreprise et surveillent son application. Ceci présente également souvent un avantage économique si l'image de marque positive qui en résulte peut être utilisée à des fins de marketing et de relations publiques. Après tout, tout le monde profite d'une RSE bien mise en œuvre.
Certaines personnes accusent les entreprises d'utiliser rarement les motivations morales comme moteur de la RSE. Les entreprises espéraient plutôt que cela aurait un effet publicitaire, ce qui n'entraînerait pas moins une augmentation du chiffre d'affaires. C'est pourquoi les critiques décrivent souvent la RSE comme une simple composante du marketing. D'un autre côté, il y a l'opinion répandue que l'intention réelle derrière la RSE n'est pas si importante tant que son effet profite en fin de compte aux gens.