WCAG : lignes directrices du W3C pour l’accessibilité sur le Web

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le World Wide Web n’est pas accessible à tous. Les personnes handicapées notamment ont besoin de fonctionnalités spécifiques, pour pouvoir discerner et comprendre les contenus Web. C’est dans ce contexte que l’on parle alors d’accessibilité. Les règles WCAG compilent les principes importants pour un site Web accessible.

Quelles sont les règles du WCAG ?

Les directives du Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) définissent les recommandations pour rendre les contenus du Web accessibles, selon l’initiative d’accès au Web (Web Accessibility Initiative (WAI) du World Wide Web Consortium (W3C). La version actuelle WCAG 2.1 est disponible en anglais. En français, la traduction des WCAG 2.0 est actuellement disponible sous le titre « Règles pour l’accessibilité des contenus Web ».

Les lignes directrices du WCAG mettent en lumière les méthodes qui permettent de rendre les sites Internet accessibles à tous, en prenant en considération tous les aspects physiques, psychologiques et techniques des utilisateurs. Qui plus est, les règles WCAG constituent la base de la législation française et européenne en matière de conception de sites Web accessibles.

Les directives WCAG 2.1, en vigueur depuis juin 2018, sont déjà en pleine évolution. En mai 2023, la version suivante WCAG 2.2 a été publiée sous forme de projet (en date de juillet 2023). En 2008 déjà, la version WCAG 2.0 avait remplacé la précédente WCAG 1.0. Les versions WCAG 2.1 et 2.2 enrichissent les lignes directrices de la version 2.0, entre autres, par des possibilités de saisie alternatives comme la saisie vocale ou l’écran tactile pour favoriser l’absence de barrière. Tout comme pour WCAG 2.0, elles sont compatibles avec les versions précédentes. Une toute nouvelle norme WCAG 3.0 est déjà en cours de développement.

Remarque

Le World Wide Web Consortium (W3C) est un organisme international de normalisation pour les technologies Web telles que HTML, XHTML, XML, RDF, OWL, CSS, SVG et WCAFG. Le fondateur et président de l’organisation des membres est Tim-Berners-Lee, un informaticien britannique qui se trouve également être l’inventeur du World Wide Web.

Les différences entre WCAG 1.0 et WCAG 2.0

Avec les WCAG, l’objectif du W3C est de fournir aux exploitants de sites Web une norme internationale pour l’accessibilité dans le domaine de la conception Web. Ces règles répondent aux besoins des individus, mais aussi des organisations ou des institutions gouvernementales.

Par rapport à la norme de son prédécesseur, les WCAG 2.1 se caractérisent par une approche indépendante de la technologie. Les lignes directrices sont formulées pour répondre aux besoins de la technologie actuelle ainsi qu’aux développements de techniques futures.

Une différence majeure entre WCAG 1.0 et WCAG 2.0 est la structure du catalogue de critères :

  • structure des WCAG 1.0 : les Web Content Accessibility Guidelines version 1.0 sont divisées en 14 directives, chacune contenant 1 à 10 points de contrôle des priorités 1, 2 et 3. Chaque point de test reçoit un exemple, qui se réfère aux normes Web basiques HTML et XML.
  • structure des WCAG 2.x : les Web Content Accessibility Guidelines version 2.x proposent un système dans lequel les directives d’accessibilité Web sont subordonnées aux quatre principes design fondamentaux. Il s’agit de la perceptibilité, la facilité d’utilisation, l’intelligibilité et la robustesse. Pour chaque directive, les exploitants du site Web WCAG 2.x fournissent un ensemble de critères de succès vérifiables pour les niveaux de conformité A, AA, AAA (voir ci-dessous).
  • les exploitants de sites Web ne trouvent pas d’exemple dans la norme actuelle. Des descriptions détaillées et des notes ont été transférées aux pages d’information WCAG 2.0 et liées aux critères de réussite respectifs. Vous trouverez d’avantages de détails dans les pages d’informations pour la mise en œuvre technique du WCAG 2.0. Ces documents sont seulement disponibles en anglais.

Malgré ces différences dans l’organisation des obligations et des critères de conception, WCAG 2.x reste compatible avec son prédécesseur. Un site Web peut donc satisfaire aux exigences des deux normes. La conversation d’un site Web de WCAG 1.0 en WCAG 2.0 est associée au W3C uniquement avec de petits ajustements. Pour le reste, les WCAG font toujours référence au catalogue de directives de la version actuelle 2.1.

La conformité

Si un site Web remplit les exigences WCAG, on parle de conformité. Il convient de noter qu’un site Web WCAG conforme ne doit pas tenir compte de tous les critères de réussite de la norme. Au lieu de cela, le W3C distingue un total de trois niveaux de conformité : A, AA et AAA. Ceux-ci fournissent des informations sur la façon dont un site Web est adapté aux besoins des utilisateurs d’Internet avec des restrictions.

Niveau de conformité Définition Niveau d’accessibilité
A Un site Web est conforme au niveau de conformité A si tous les critères de succès du niveau A sont respectés ou s’il existe une version alternative du site qui satisfait les critères pertinents Niveau d’accessibilité faible
AA Un site Web répond au niveau de conformité AA si tous les critères de succès des niveaux A et AA sont respectés ou si une version alternative du site, qui répond à des critères pertinents, est disponible Niveau d’accessibilité moyen
AAA Un site est conforme au niveau de conformité AAA lorsque tous les critères de succès des niveaux A, AA et AAA sont respectés ou si une version alternative du site, qui répond aux critères pertinents, est disponible Niveau d’accessibilité élevé

S’applique à cela l’attribut conformité qui fait toujours référence à une seule page Web (un document HTML unique disponible sous sa propre URL), et ne peut être acquis que pour des pages Web entières.

  • Si des zones individuelles d’une page Web ne répondent pas au degré de conformité souhaité, elles ne sont pas attribuées à l’ensemble de la page Web.
  • Si la page Web fait partie d’un chemin de clic sur plusieurs pages Web qui lui permettent d’effectuer une action spécifique, toutes les pages Web du chemin de clic doivent avoir le niveau de conformité désiré ou supérieur. Si une seule page Web ne répond pas aux exigences, le degré de conformité souhaité est également convenu avec les autres pages Web du chemin de clics.

En voici un exemple :

Contrairement à WCAG 1.0, WCAG 2.x offre la possibilité d’implémenter des aspects individuels d’un site Web accessible à différents niveaux de conformité. Pour l’aspect du contraste de couleur, deux différents critères de conformité ont été définis dans la norme actuelle : 1.4.3 contraste (minimum) : la présentation visuelle du texte et du texte sous forme d’image a un rapport de contraste d’au moins 4.5:1 (sauf dans les cas suivants : (Niveau AA) […]) 1.4.6 contraste (augmenté) : la présentation visuelle du texte et du texte sous forme d’image a un rapport de contraste d’au moins 7:1 (sauf dans les cas suivants : (Niveau AAA) […])

La déclaration de conformité optionnelle

En option, les exploitants de site Web ont la possibilité d’émettre une déclaration de conformité pour toutes les pages Web répondant aux critères du WCAG. Cela est créé volontairement et n’a aucun effet sur l’accessibilité du site. Si un administrateur de site Web décide de délivrer une déclaration de conformité, le W3C doit contenir les informations obligatoires suivantes :

  • date de la déclaration de conformité
  • les WCAG, qui se réfèrent à la déclaration de conformité, y compris le titre, la version et le lien vers la norme
  • le niveau de conformité respecté (niveau A, AA ou AAA)
  • description précise des pages Web auxquelles le domaine se réfère (par exemple, une liste de toutes les URLs)
  • une liste de toutes les techniques Web essentielles utilisées sur les pages Web conformes aux WCAG et qui ont une incidence sur leur conformité

De plus, les exploitants de sites Web peuvent éventuellement ajouter les informations suivantes à la déclaration de conformité :

  • une liste de tous les critères de performance remplis qui vont au-delà du niveau de conformité signalé
  • une liste de toutes les techniques Web utilisées sur le site, mais qui ne se répercutent pas sur la conformité du site
  • une liste de tous les agents utilisateurs avec lesquels le site a été testé
  • une version lisible par les machines de la liste de toutes les techniques Web essentielles utilisées dans les pages Web conformes aux WCAG
  • une version lisible par machine de la déclaration de conformité
  • une liste des mesures supplémentaires pour une conception Web sans obstacle, qui ne sont pas liées aux WCAG

L’Union européenne met à disposition un modèle de déclaration de conformité.

Note

L’accessibilité absolue, qui répond à toutes les exigences et restrictions des internautes en situation de handicap, ne peut être mise en pratique. Un site Web peut encore être un obstacle lorsqu’il répond au plus haut niveau de conformité (AAA), en particulier en ce qui concerne les déficiences cognitives ou linguistiques, l’incapacité d’apprentissage et le handicap multiple. Le W3C, cependant, recommande aux administrateurs de site Web de mettre en œuvre autant de critères de réussite que possible, afin que le plus grand groupe possible de personnes puisse participer à Internet.

Aperçu des lignes directrices du WCAG 2.1

Les Web Content Accessibility Guidelines sont au nombre de treize et sont regroupées en quatre sous-parties. Les principes des WCAG posent les fondements d’une utilisation sans barrière sur le Web et donnent aux administrateurs de sites Internet, aux auteurs et aux designers les clés pour créer des contenus accessibles à tous, lorsqu’un certain niveau de conformité est recherché. La traduction française agréée du texte intégral des WCAG 2.0 est disponible ici. Nous proposons ci-dessous un bref résumé des WCAG 2.1, qui englobe également les directives actualisées des WCAG 2.2.

Selon les directives WCAG, l’absence de barrières se caractérise par une perceptibilité, une utilisabilité, une compréhensibilité et une robustesse optimales des contenus Web. Ces principes peuvent être appliqués de la manière suivante :

La perceptibilité

Pour une utilisation optimale du Web, il faut que les contenus soient mis en page de sorte que tous les internautes puissent les percevoir. Les lignes directrices du WCAG pour améliorer la perceptibilité sont les suivantes.

  • Alternatives textuelles : i faut proposer des équivalents textuels aux contenus non textuels tels que les gros caractères, le braille, les symboles ou un langage plus simple. Le critère de réussite correspond au niveau de conformité A.
  • Contenu multimédia : l site Web met à disposition des contenus alternatifs pour les médias temporels (par exemple, des contenus audio et vidéo). Les alternatives disponibles sont, selon le niveau de conformité visé, des textes d’accompagnement descriptifs, des audiodescriptions, des sous-titres, des transcriptions ou la langue des signes. La directive comprend neuf critères de réussite des niveaux de conformité A, AA et AAA.
  • Adaptabilité : l contenu du site Web peut être converti sans perte en d’autres formes de présentation (mise en page simple). La directive comprend six critères de réussite de niveau de conformité A, AA et AAA.
  • Différenciabilité : l s contenus sont créés de manière à se distinguer clairement des autres contenus sur le plan visuel et sonore (couleur, taille des caractères, contraste, arrière-plan discret). La directive comprend 13 critères de réussite des niveaux de conformité A, AA et AAA.

L’usabilité

Les interfaces utilisateur doivent être élaborées de telle sorte qu’il doit être possible pour les internautes de trouver facilement les informations qu’ils recherchent. Pour être utilisable, il convient de suivre les lignes directrices suivantes.

  • Accessibilité via le clavier : p ur une bonne accessibilité du Web, tous les contenus et les fonctionnalités doivent être disponibles sur le clavier, qui est défini comme l’interface utilisateur principale. La directive comprend quatre critères de réussite de niveau de conformité A et AAA.

  • Pas de contrainte de temps : l s utilisateurs disposent de suffisamment de temps pour lire et utiliser le contenu du site, les personnes handicapées ayant souvent besoin de plus de temps pour comprendre le contenu du site ou pour effectuer des actions de saisie. La directive comprend six critères de réussite des niveaux de conformité A et AAA.

  • Réduction du risque de crises : t us les contenus Web sont conçus de manière à minimiser tout risque de crise liée à des stimuli visuels. Des seuils sont définis pour les stimuli visuels susceptibles d’entraîner des attaques. La directive comprend trois critères de réussite des niveaux de conformité A et AAA.

  • Navigation : l site Web met à la disposition des utilisateurs des ressources, leur permettant de naviguer sans effort. Les directives pour une navigation sans barrières concernent les méta-titres et les méta-descriptions, les textes relatifs aux liens, les possibilités d’at’s aux pages Web, aux titres et légendes de chaque paragraphe ainsi qu’à l’utilisation du clavier. La directive sur la navigation comprend 13 critères de réussite des niveaux de conformité A, AA et AAA.

  • Accessibilité par d’autres appareils : t utes les fonctionnalités disponibles sur le clavier doivent également pouvoir être commandées de manière alternative, par exemple par des gestes. La directive définit huit critères de réussite des niveaux de conformité A, AA et AAA.

La compréhension

Il faut qu’un site Web soit compréhensible pour tous, tant au niveau de son contenu que de son utilisation. Pour atteindre une compréhension optimale, les administrateurs de sites Web doivent suivre les lignes directrices suivantes.

  • Lisibilité : u e accessibilité optimale des sites Web présuppose des contenus lisibles et compréhensibles. La directive sur la lisibilité comprend des règles, indiquant la manière dont les éléments linguistiques doivent être signalés et complétés par des informations supplémentaires. Pour la lisibilité, les WCAG définissent au total six critères des niveaux de conformité A, AA et AAA.

  • Prévisibilité : l comportement des éléments fonctionnels et interactifs des sites Web reste toujours prévisible afin d’en faciliter la compréhension. Les six critères de réussite proposés comprennent les niveaux de conformité A, AA et AAA.

  • Aide à la saisie : l s sites Web accessibles permettent aux visiteurs d’éviter de commettre des erreurs, en les corrigeant automatiquement grâce notamment à des aides à la saisie. Les administrateurs de sites Web disposent de neuf critères de réussite des niveaux de conformité A, AA et AAA.

La robustesse

Le principe de robustesse des WCAG fait référence à la compatibilité des contenus Web. Ces derniers doivent être fiables pour la majorité des agents utilisateurs (navigateurs, technologies d’assistance et compagnie). C’est au sein du règlement sur la compatibilité, que les administrateurs de sites Web trouveront les directives appropriées.

  • Compatibilité : l compatibilité avec les techniques actuelles et futures est maximisée par l’application systématique de standards Web spécifiques. La condition de base est que l’implémentation de contenus au moyen de langages de balisage, par exemple HTML ne comporte pas d’erreur et soit entièrement conforme à la norme correspondante. La directive relative à la compatibilité comprend deux critères de réussite des niveaux de conformité A et AA.

Les nouveautés : W AG 2.2

Avec WCAG 2.2, un total de 9 nouveaux critères de réussite sont ajoutés à différentes directives déjà en vigueur.

  • Utilisation du clavier : 3 critères pour l’affichage de contenus lors de la mise au point de composants
  • Utilisation de l’écran tactile et de la souris : un critère à la fois pour les fonctions de défilement et les champs cliquables
  • Assistance supplémentaire en cas de capacités cognitives réduites :
    • les fonctions d’aide doivent toujours se trouver au même endroit.
    • assistance pour les données déjà saisies
    • mécanismes alternatifs pour la saisie du mot de passe et les tests fonctionnels cognitifs
    • alternatives à la sélection d’images ou d’objets pour les tests de fonctions cognitives

WCAG 2.2 est davantage une amélioration de la version précédente WCAG 2.1, pour laquelle la directive actuellement en vigueur présente encore des lacunes.

Checklist WCAG

Le W3C-Working Draft (la version de travail du WCAG 2.0) du 27 avril 2006 contenait en annexe une checklist avec l’ensemble des critères définis par le W3C. Il a servi à de nombreux exploitants de sites Web. Depuis la publication du W3C en décembre 2008, cette checklist est devenue obsolète.

Une liste de références WCAG 2.0 rapide et personnalisable a remplacé cette checklist. Ceci permet aux administrateurs de sites Web d’adapter le catalogue de critères pour la conception Web sans barrière selon leurs propres besoins (à savoir leurs exigences techniques et le degré de conformité souhaité) au moyen d’une fonction de filtrage, afin de créer des listes de vérification personnalisées.

Référence rapide du WCAG 2 avec checklist personnalisable
Avec la référence rapide du WCAG 2.0, le catalogue de critères s’adapte mieux et plus facilement aux besoins des administrateurs de sites Web / Source : https://www.w3.org/WAI/WCAG21/quickref/?versions=2.0

Les tests WCAG

Les exigences WCAG sont des critères vérifiables, selon lesquels les exploitants de sites Web peuvent évaluer le degré de conformité des pages Web individuelles selon la norme WAI. Pour les administrateurs de sites Web qui souhaitent vérifier non seulement les pages Web individuelles, mais aussi l’accessibilité de l’ensemble du site Internet, la WAI a jusqu’à présent développé quatre stratégies.

Easy Checks

Avec Easy Checks, la WAI pose les fondements d’une conception Web sans obstacle. La liste est destinée à permettre aux exploitants de sites Web d’avoir un aperçu rapide de l’état de leur projet en ligne. Les critères suivants sont passés à la loupe avec Easychecks :

  • titres-méta
  • alt-textes
  • titres
  • niveau de contraste
  • évolutivité des textes
  • accessibilité via clavier
  • contenu de démarrage mobile, clignotant ou automatique
  • alternatives multimédia
  • structure des pages Web

Ce n’est pas l’outil le plus pertinent en termes d’accessibilité. Pour une évaluation de conformité plus complète, d’autres tests WCAG sont nécessaires, comme avec WCAG-EM par exemple.

WCAG-EM

Les Easychecks sont utilisés pour donner aux administrateurs de sites Web une première impression de l’accessibilité générale de leur projet en ligne. Pour les exploitants de sites qui souhaitent déterminer de manière fiable et vérifiable la conformité de leur projet Web aux WCAG, la WAI a développé une approche des meilleures pratiques de sites Web, la Website Accessibility Conformance Evaluation Methodology (WCAG-EM). L’évaluation de conformité aux WCAG-EM comprend cinq étapes :

  1. déterminer la portée de l’évaluation
  2. analyser la présence Internet
  3. sélectionner des pages Web représentatives
  4. évaluer les pages Web sélectionnées
  5. évaluer la conformité avec le WCAG-EM-Report-Tool.

Aucune publication du certificat de conformité n’est requise. Les résultats de l’évaluation constituent la base d’une déclaration (optionnelle) de conformité (voir ci-dessus).

Les évaluations utilisateurs

Les exploitants de sites Web qui veulent évaluer l’accessibilité de leur apparence en ligne se concentrent généralement sur des procédures de test normalisées telles que WCAG-EM. La WAI, cependant, conseille de combiner l’évaluation de la conformité, si possible, avec une évaluation par l’utilisateur. De cette façon, des problèmes d’utilisabilité peuvent également être identifiés, et qui n’ont pas été enregistrés dans le catalogue des critères WCAG 2.1.

Un tel test d’accessibilité est généralement basé sur des personnes ayant des restrictions ainsi que sur des utilisateurs Internet plus âgés. Il est possible d’utiliser des méthodes d’essai informelles sous la forme d’enquêtes ainsi que des tests d’utilisabilité formalisés, qui sont basés sur l’évaluation statistique de certaines tâches qui concernent le site Web concerné. Des informations sur la façon dont les administrateurs de site Web peuvent impliquer les visiteurs du site dans de telles procédures d’évaluation de l’accessibilité sont disponibles sur les pages d’informations de la WAI.

Les outils d’évaluation

Sur la toile, les administrateurs de sites Web disposent de divers outils pour évaluer l’accessibilité des sites Web. La WAI encourage également le développement de programmes et de services Web appropriés. Cependant, une recommandation pour un outil d’évaluation particulier peut être trouvée sur le site Web du W3C. Au lieu de cela, la WAI offre une liste complète des outils d’évaluation disponibles, qui peuvent être facilement limités aux besoins individuels et à la norme souhaitée.

La prise en compte de ces mesures en France

En France, une circulaire du premier ministre affirmait en 1999 que : « Les responsables des sites [publics] veilleront tout particulièrement à favoriser l’accessibilité de l’information à tous les internautes, notamment les personnes handicapées, non voyantes, malvoyantes ou malentendantes. ». C’est à partir de 2004 que les pouvoirs publics ont démarré leur campagne de sensibilisation pour les acteurs de l’Internet. L’agence pour le Développement de l’administration électronique (ADAE) a alors adapté un « référentiel accessibilité des services Internet de l’administration ». Ce rapport ne revêt néanmoins aucun caractère obligatoire. C’est seulement en février 2005 que la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées affirme l’obligation de rendre le Web public accessible à tous. La loi concernant les règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG) a depuis constamment évolué en France.

Les activités privées ou commerciales sur Internet dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 250 millions d’euros n’entrent pas dans le champ d’application du Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA).La loi pour une République numérique promulguée en 2016 a également pour but de renforcer l’accès au numérique pour tous.

Pour les gestionnaires de sites Web en France, la section critères et tests du RGAA comprend une orientation et des instructions, pour tous ceux souhaitant respecter la réglementation de conformité optionnelle.

Perspectives : WCAG 3.0

Les WCAG 2.1 ou plus précisément leur version complémentaire WCAG 2.2 représentent les normes actuelles recommandées par le W3C. Cependant, la WAI travaille déjà sur une nouvelle version des Web Content Accessibility Guidelines : la version WCAG 3.0 prévoit d’inclure de nouvelles directives.

Une attention particulière sera consacrée à de nouveaux tests et à de nouveaux mécanismes d’évaluation. Contrairement à ses prédécesseurs, WCAG 3.0 n’est pas compatible avec les versions précédentes, car il s’agit davantage d’un nouvel ensemble de directives. Le modèle de conformité va également être repensé. Les personnes intéressées peuvent consulter l’actuelle ébauche de projet des WCAG 3.0 pour plus de précisions.