Que peuvent déduire les commerçants et les indépendants de leurs impôts ? Les règles sont-elles différentes pour les freelances ? Nous vous donnons un aperçu des impôts à payer par les indépendants et comment vous pouvez économiser avec nos conseils !

Note

La fiscalité des indépendants et des commerçants est régie par le Code Général des Impôts (CGI) et évolue régulièrement avec la loi de finances. Les informations de cet article ont été mises à jour en janvier 2025 ; les règles en matière de déductions et d’imposition peuvent cependant changer d’une année à l’autre. Pour éviter toute erreur, il est recommandé de vérifier les dernières mises à jour ou de consulter un expert.

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Nos conseils pour réduire ses impôts en tant qu’indépendant

Lorsque vous souhaitez créer une entreprise, le choix du régime fiscal est déterminant pour votre gestion et votre imposition. Le régime de la micro-entreprise offre une comptabilité simplifiée et un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires, idéal pour les entrepreneurs avec peu de charges. En revanche, le régime réel permet de déduire l’ensemble des frais professionnels, ce qui peut être plus avantageux si les dépenses sont élevées. Ce choix influence également d’autres obligations, comme la récupération de la TVA ou le paiement de la contribution économique territoriale, un impôt local dû par la plupart des entreprises.

Réduire le bénéfice imposable et économiser des impôts, voilà l’un des principaux enjeux des indépendants et commerçants pour améliorer leur situation financière. Grâce aux dispositifs fiscaux en place, ils disposent d’une certaine flexibilité pour optimiser leur imposition : constitution de réserves, déductions de charges ou encore application de régimes spécifiques. De plus, les commerçants et professions libérales peuvent déduire un large éventail de dépenses afin de réduire efficacement leur charge fiscale.

Opter pour le régime de la micro-entreprise, si adapté

Le régime de la micro-entreprise permet donc de simplifier la gestion fiscale des indépendants tout en bénéficiant d’un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires, allant de 34 % à 71 % selon l’activité (services, ventes, etc.). Cet abattement couvre les frais professionnels, rendant ce régime avantageux pour les entrepreneurs avec peu de charges réelles. Toutefois, ce régime est plafonné à 77 700 € pour les prestations de service et 188 700 € pour les activités commerciales en 2025 (article 50-0 du CGI). Avant de choisir ce régime, il est essentiel d’évaluer vos charges réelles.

Maximiser les avantages fiscaux liées aux frais professionnels

Sous le régime réel, les indépendants peuvent déduire de leur chiffre d’affaires ou revenu imposable les frais strictement liés à leur activité, à condition qu’ils soient justifiés et comptabilisés. Les principaux frais déductibles incluent :

  • Les déplacements professionnels
  • Les repas pris hors domicile dans un cadre professionnel
  • Les charges d’un local ou d’un bureau à domicile sous certaines conditions
  • Les fournitures et équipements professionnels
  • Les frais professionnels spécifiques comme l’assurance ou les formations

Pour pouvoir faire valoir ces dépenses par la suite lors de la déclaration fiscale, il faut donc pouvoir présenter les justificatifs correspondants à toutes les dépenses, ce qui est obligatoire dans toute comptabilité bien tenue !

Investir dans des biens amortissables

L’amortissement fiscal est une méthode essentielle pour les indépendants souhaitant optimiser leur imposition tout en investissant dans leur activité. Il permet d’étaler le coût d’un bien amortissable (matériel informatique, mobilier de bureau, véhicule professionnel, etc.) sur sa durée d’utilisation, fixée par l’administration fiscale. Par exemple, un ordinateur peut être amorti sur trois ans, tandis qu’un véhicule l’est généralement sur quatre à cinq ans. Ce mécanisme réduit progressivement le bénéfice imposable, optimisant ainsi la gestion financière et les flux de trésorerie à long terme. Certaines entreprises peuvent aussi bénéficier de l’amortissement dégressif, qui permet une déduction plus importante au début.

Déduire les frais liés à un bureau à domicile

En tant qu’indépendant, si vous travaillez depuis chez vous, vous pouvez déduire certaines charges liées à l’utilisation d’un espace de votre domicile pour un usage professionnel. Pour être éligibles, ces frais doivent concerner une pièce dédiée exclusivement à l’activité : un bureau fermé, un atelier ou un espace de stockage. Les dépenses déductibles incluent le loyer (si vous êtes locataire), les charges locatives, l’électricité, le chauffage, l’eau et l’assurance habitation, calculées au prorata de la surface professionnelle par rapport à la surface totale du logement.

Ainsi, si votre bureau représente 10 % de votre domicile, vous pourrez déduire 10 % des charges associées. Un espace de stockage peut également être pris en compte s’il est exclusivement utilisé à des fins professionnelles. Les frais d’aménagement et d’équipement nécessaires à l’exercice de votre activité peuvent également être déduits sous certaines conditions. Toutefois, un usage mixte (ex. chambre-bureau) ne permet pas une exonération complète, et la justification des dépenses est indispensable pour éviter tout redressement fiscal.

Profiter des crédits d’impôt disponibles

En France, plusieurs dispositifs de crédits d’impôt permettent aux indépendants de réduire leur fiscalité tout en soutenant des initiatives spécifiques. Par exemple, le crédit d’impôt formation des dirigeants permet aux indépendants de déduire une partie des frais liés à leur formation. D’autres aides existent, comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique des entreprises ou celui dédié à la modernisation des artisans et commerçants. En revanche, le crédit d’impôt recherche et développement (CIR) est réservé aux entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés ou aux BIC, et n’est donc pas accessible aux professions libérales. Les dispositifs liés à l’apprentissage et à l’alternance concernent principalement les entreprises employant des salariés.

Constituer une épargne via le Plan d’Épargne Retraite (PER)

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est un outil intéressant pour les indépendants, leur permettant de préparer leur retraite tout en réduisant leur imposition actuelle. Les sommes versées sont déductibles du revenu imposable dans la limite de 10 % du bénéfice imposable, avec un plafond annuel ajusté chaque année (37 094 € en 2025 pour les travailleurs indépendants). Ce dispositif permet de diminuer immédiatement la base imposable, mais implique une taxation à la sortie.

Les fonds sont bloqués jusqu’à la retraite, sauf exceptions (invalidité, liquidation judiciaire, décès du conjoint, chômage prolongé). Le déblocage anticipé pour l’achat de la résidence principale est possible, mais sous certaines conditions. Investir régulièrement dans un PER permet ainsi de sécuriser son avenir tout en optimisant sa fiscalité.

Anticiper et planifier les investissements en fin d’année

Une astuce simple et efficace pour réduire vos impôts en tant qu’indépendant consiste à anticiper vos dépenses professionnelles et à les planifier avant la clôture de l’exercice fiscal. En réalisant des investissements stratégiques en fin d’année, vous pouvez optimiser votre base imposable pour l’année en cours. Certaines dépenses directement liées à votre activité, comme la souscription à des logiciels, les abonnements professionnels ou les prestations de services, sont immédiatement déductibles. Ces achats doivent cependant être engagés avant la clôture de l’exercice fiscal.

Les investissements matériels, comme l’achat d’un nouvel équipement, doivent respecter les règles d’amortissement et ne sont pas intégralement déductibles sur une seule année. Veillez à ce que ces dépenses soient pertinentes et directement liées à votre activité, afin de respecter les critères de déduction définis par l’administration fiscale. De même, un versement sur un Plan d’Épargne Retraite (PER) permet de réduire votre revenu imposable, générant ainsi un avantage fiscal selon votre taux d’imposition.

En planifiant intelligemment vos charges et en vous assurant qu’elles respectent les critères d’exonération de l’administration fiscale, vous réduisez efficacement vos impôts tout en optimisant la gestion de votre trésorerie.

Moduler ses cotisations sociales

Pour les indépendants, les cotisations sociales représentent une part importante des charges à intégrer dans la gestion financière de leur activité. Il est possible d’ajuster les acomptes de cotisations en fonction des revenus estimés, dans le cadre légal défini par l’Urssaf. Cette modulation concerne les indépendants au régime réel et permet d’adapter les paiements en cas de baisse temporaire d’activité.

Toutefois, une sous-estimation des revenus entraîne une régularisation l’année suivante, avec un rattrapage à prévoir. Bien que des pénalités ne s’appliquent qu’en cas d’écart excessif injustifié, il est essentiel d’évaluer ses revenus de manière réaliste pour éviter des variations trop importantes. Pour bénéficier d’un ajustement optimal, il est recommandé d’évaluer vos revenus de manière réaliste, en tenant compte des variations prévisibles de votre activité, ainsi que d’effectuer la demande dans les temps impartis sur le site de l’Urssaf.

Développer ses compétences avec la formation continue

Investir dans la formation continue est bénéfique pour votre activité et votre fiscalité ! Les frais de formation engagés dans le cadre professionnel sont déductibles du revenu imposable, à condition qu’ils soient directement liés à votre métier. Cela inclut les formations en présentiel, en ligne et les ateliers spécialisés. Les frais annexes, comme les déplacements et l’hébergement, peuvent également être déduits s’ils sont strictement nécessaires et justifiés.

Par ailleurs, en tant qu’indépendant, vous cotisez à un fonds de formation professionnelle, comme l’AGEFICE (pour les commerçants et dirigeants non salariés) ou le FIFPL (pour les professions libérales). Ces organismes peuvent financer une partie ou la totalité de votre formation, sous réserve d’une demande préalable et d’un budget disponible. Seule la part des frais restant à votre charge peut être déduite fiscalement.

Vérifier son éligibilité à des exonérations ou dispositifs régionaux

En fonction de votre lieu d’exercice, vous pourriez être éligible à des exonérations fiscales ou des aides régionales spécifiques. Certaines zones, comme les Zones de Revitalisation Rurale (ZRR) ou les Zones Franches Urbaines (ZFU-TE), offrent des avantages fiscaux aux indépendants et entrepreneurs sous conditions. D’autres aides locales peuvent financer l’installation en milieu rural ou soutenir des projets écologiques. Ces dispositifs varient selon les régions et les politiques locales.

Pour en savoir plus, renseignez-vous auprès des chambres de commerce, des collectivités locales et des sites spécialisés comme impots.gouv.fr ou encore service-public.fr.

Les impôts concernant les indépendants

Pour optimiser leur fiscalité, les indépendants doivent bien comprendre les différentes catégories d’impôts qui peuvent s’appliquer à leur activité. Voici un aperçu des principaux impôts auxquels ils peuvent être soumis :

Impôt sur le revenu

Quel que soit le type d’activité exercée, profession libérale ou activité commerciale, les indépendants sont généralement soumis à l’impôt sur le revenu (IR) sur le bénéfice imposable de leur activité. Ce bénéfice est calculé en soustrayant les charges professionnelles des revenus bruts. Toutefois, certaines structures comme les EURL ou SASU peuvent opter pour l’impôt sur les sociétés (IS).

Selon le régime fiscal choisi, l’impôt est calculé sur le chiffre d’affaires après abattement (micro-entreprise) ou sur le bénéfice réel (régime réel). Bien que l’IR puisse représenter une charge importante, ce sont souvent les cotisations sociales qui pèsent le plus sur la trésorerie des indépendants. Une bonne gestion des déductions et du régime fiscal permet d’optimiser la base imposable et de réduire l’impôt à payer.

Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

La TVA est une obligation pour la majorité des indépendants en France. Ils doivent facturer la TVA sur les biens ou services qu’ils fournissent et la reverser à l’administration fiscale. Cependant, les indépendants bénéficiant du régime de la franchise en base de TVA en sont exonérés. Pour l’année fiscale 2024, ce régime s’applique aux indépendants dont le chiffre d’affaires annuel de l’année précédente ne dépasse pas un certain seuil, fixé par la loi de finances (85 000€ pour les activités commerciales et 37 500€ pour les prestations de services).

Note

À partir du 1er mars 2025, le seuil d’exonération de TVA sera abaissé à 25 000 € pour tous les indépendants. Cela signifie qu’un grand nombre d’auto-entrepreneurs, jusqu’ici exonérés, devront désormais facturer et reverser la TVA.

  • Si le chiffre d’affaires annuel est compris entre 25 000 € et 27 500 €, l’assujettissement à la TVA prendra effet le 1er janvier de l’année suivante.
  • Si le chiffre d’affaires dépasse 27 500 €, la TVA devra être facturée immédiatement.

En restant sous ces plafonds, il est possible de ne pas facturer la TVA, ce qui simplifie les obligations administratives.

Par ailleurs, les entreprises assujetties à la TVA peuvent récupérer la TVA déductible sur leurs achats professionnels grâce au crédit de TVA. Ce processus permet de déduire la TVA payée sur les achats professionnels de la TVA collectée sur les ventes, réduisant ainsi la somme à reverser au fisc.

Contribution Economique Territoriale (CET)

La Contribution Économique Territoriale (CET) est un impôt local dû par les professionnels exerçant une activité non salariée. Elle se compose de deux volets : la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), basée sur la valeur locative des biens immobiliers utilisés, et la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), applicable uniquement aux professionnels réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 500 000 €. La plupart des indépendants paient uniquement la CFE, souvent sous une forme minimale si l’activité est exercée depuis leur domicile. Des exonérations sont possibles, notamment pour les auto-entrepreneurs durant leur première année ou dans certaines zones prioritaires.

Veuillez prendre connaissance des mentions légales en vigueur sur cet article.

Bien se renseigner sur les règlementations en matière de fiscalité en vaut toujours la peine, notamment pour les travailleurs indépendants. Les impôts à payer et la manière dont ils peuvent être déduits dépendent également de la forme du travail indépendant, car les indépendants et les entrepreneurs sont parfois soumis à des réglementations fiscales différentes.

Dans ce texte, nous clarifions les questions fiscales les plus importantes : que peuvent exactement déduire les commerçants et indépendants de leurs impôts ? Les freelance sont-ils soumis à des règles différentes ? Nous vous donnons un aperçu des impôts à payer et de la façon dont les travailleurs autonomes peuvent économiser le plus habilement possible avec nos conseils fiscaux pour travailleurs indépendants.

Aperçu des formes de travailleurs indépendants

Auto-entrepreneur ou travailleur indépendant ? La question de la forme de travail indépendant se pose surtout lors de la création d’une entreprise. Elle joue également un rôle dans la rentabilité d’un travail indépendant, car elle dépend des impôts à payer et de la façon dont vous pouvez épargner en tant qu’indépendant. La section suivante explique comment les différentes activités indépendantes sont délimitées les unes des autres.

Auto-entrepreneur ou travailleur indépendant ?

  • Auto-entrepreneur
    Ces deux notions sont fréquemment utilisées et c’est aussi la raison pour laquelle elles sont confondues. Le statut d’auto-entrepreneur a par ailleurs été requalifié en micro-entrepreneur, et vise à simplifier les démarches de petites activités indépendantes. Ce statut d’auto-entrepreneur permet notamment d’exercer une activité en complément d’une activité principale.

    Mais quels sont les critères à remplir pour devenir auto-entrepreneur ? C’est tout d’abord une question de chiffre d’affaires. En effet, ce dernier (la somme HT encaissée en cours d’année) ne doit pas dépasser les seuils délimités par le régime fiscal de la micro-entreprise. Si votre chiffre d’affaires est supérieur à ces seuils, vous serez soumis au régime fiscal de l’entreprise individuelle.

    Dans le cas où le micro-entrepreneur exerce plusieurs activités différentes, une déclaration de chacune d’elles n’est pas nécessaire. On regarde le résultat global de l’activité dite « mixte » (addition des chiffres d’affaires des différentes activités). 
     
  • Spécificités de l’auto-entrepreneur 
    En tant qu’autoentrepreneur, vous n’avez pas besoin d’inscrire votre société au registre du commerce et des sociétés (RCS). Les charges sociales suivent un régime fiscal spécifique (payables par prélèvement libératoire mensuel ou trimestriel). Les encaissements ne sont pas soumis à la taxe sur la valeur ajoutée. Cela signifie aussi que vous ne pouvez pas déduire cette dernière sur vos décaissements. L’entreprise est exonérée de la taxe professionnelle les deux premières années après la création, si vous avez opté pour un versement libératoire. Un auto-entrepreneur peut protéger son patrimoine personnel avec une déclaration d’insaisissabilité auprès du notaire, et interrompre son activité sans passer par des démarches et procédures administratives fastidieuses.
     
  • Le travailleur indépendant 
    Le travailleur indépendant, comme son nom l’indique, exerce une activité économique à son compte et n’est ainsi pas subordonné à un supérieur hiérarchique. On utilise aussi fréquemment la notion de Freelance pour désigner le statut d’un travailleur indépendant. En général une personne travaillant en Freelance voit souvent son activité associée à une mission bien délimitée, et en pratique comme un contrat de prestation de service. Le terme de travailleur indépendant est quant à lui perçu de manière plus générale, et se réfère à une multitude de professions. Avant de devenir un travailleur indépendant, il convient de définir précisément une idée, d’effectuer une étude de marché, et d’évaluer les moyens financiers et matériels nécessaires. Trouver la bonne forme de financement pourrait aussi vous aider dans votre projet, comme l’ACCRE par exemple.

    En tant qu’indépendant, vous n’échappez pas au choix d’un statut juridique (EURL, SARL, EIRL ou entreprise individuelle) et d’un régime fiscal (micro-entreprise ou régime réel simplifié). Vous devez par ailleurs posséder une immatriculation au registre du commerce et des sociétés. Vous pouvez bien entendu recourir à un service d’assistance juridique.
     
  • Spécificités des travailleurs indépendants
    Un travailleur indépendant décide de la forme de son activité, il est relativement libre dans le choix du statut juridique. Le travailleur indépendant bénéficie donc d’une autonomie évidente dans l’organisation de son travail, n’est pas soumis à une autorité tierce et se voit aussi bénéficier d’avantages sociaux et fiscaux correspondants à la forme juridique choisie.
     
  • Bien différencier les termes 
    A la différence de l’auto-entrepreneur, travailleur indépendant n’est pas un statut social. Cela signifie seulement que vous travaillez pour vous-même. Un travailleur indépendant peut choisir le statut d’auto-entrepreneur. Il s’agit de choisir le statut d’entreprise individuelle dans ce cas. Au contraire un travailleur indépendant n’est pas nécessairement en entreprise individuelle. Il peut opter pour le statut d’associé dans une entreprise commerciale. SI l’on choisit d’être en freelance, les seuls choix possibles sont l’entreprise individuelle (EI, EIRL ou auto-entrepreneur) ou l’entreprise unipersonnelle (EURL ou SASU).

Le régime fiscal du travailleur indépendant

On distingue deux catégories de travailleurs indépendants : ceux exerçant une activité libérale ou les artisans et industriels. En tant que travailleur indépendant d’une profession libérale (consulting, droit, médecine, architecture), votre activité est dite libérale et relève de la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC). Les artisans et industriels sont quant à eux taxés sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Le statut juridique correspondant est celui de l’entreprise individuelle et il faut choisir le régime fiscal le plus favorable parmi les trois différentes méthodes de calcul de l’impôt sur le revenu suivantes :

  • régime du réel à l’impôt sur le revenu
  • régime de la micro-entreprise
  • prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu (si vous êtes auto-entrepreneur)

Régime du réel

Dans ce cas de figure, on prend le résultat annuel de l’entreprise, soit le chiffre d’affaires annuel hors taxe auquel ou soustrait les charges déductibles. Le travailleur indépendant doit s’acquitter de la TVA. Il doit tenir un livre journal, des annexes, ainsi que la publication des comptes annuels. Si le chiffre d’affaires annuel dépasse un seuil de 236 000 euros, des obligations supplémentaires sont à prendre en compte. Dans le cas contraire, on peut parler de régime réel simplifié.

Régime fiscal de la micro-entreprise

On calcul ici le chiffre d’affaires annuel hors taxe auquel on soustrait l’abattement fiscal pour frais professionnels. Cet abattement fiscal correspond à 34% pour les BNC (Bénéfices Non Commerciaux). Le revenu forfaitaire servant de base pour le calcul de l’impôt sur le revenu est ainsi de 66% du chiffre d’affaires annuel. Ces travailleurs indépendants profitent d’une comptabilité simplifiée. Cependant, si le chiffre d’affaires dépasse un jour le seuil de 32 900 euros, le régime fiscal devra être changé vers le régime du réel ou en créant une société.

Auto-entrepreneur : prélèvement libératoire

Un travailleur indépendant ayant choisi d’être auto-entrepreneur est soumis au régime fiscal de la micro-entreprise. Une alternative est de choisir le versement libératoire de l’impôt sur le revenu si le revenu fiscal des deux premières années est inférieur au seuil délimité par les BNC. L’impôt à payer dans le cadre du prélèvement libératoire correspond à 2,2% du chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel, selon l’option choisie.

Aperçu des différents statuts juridiques

Le choix de la forme juridique la plus adaptée à votre activité économique est essentiel. Vous pouvez même vous faire aider dans ce choix par un spécialiste en la matière. C’est dire à quel point cela est important. Si vous êtes un demandeur d’emploi et que vous vous lancez dans la création de votre entreprise, vous pouvez demander une consultation gratuite avec un expert.

L’entreprise individuelle

Ce statut concerne les entrepreneurs seuls auxquels il n’incombe aucun apport en capital, frais de structure ou capital de départ. Seule une demande d’immatriculation en tant que personne physique est nécessaire. L’un des inconvénients majeurs avdeec ce statut est qu’il ne vous décharge pas de la responsabilité financière de vos biens. Autrement dit, en cas de problème, vos biens personnels sont engagés.

L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

Un capital de départ est à fournir avec ce statut. Le montant minimal est d’1 euro. En plus d’une immatriculation au registre du commerce et des sociétés, il vous faudra déclarer les statuts au centre des impôts et publier une annonce dans un journal légal adéquat. Les comptes annuels doivent être transmis au greffe du tribunal de commerce. Si un problème survient, la responsabilité engagée se limite au montant du capital. Cette forme juridique présente donc moins de risques.

SARL (Société à Responsabilité Limitée)

Cette forme juridique implique un projet de société avec plusieurs acteurs. Deux personnes au moins sont nécessaires pour un tel projet d’entreprise. De la même manière qu’avec une EURL, la responsabilité financière se limite au montant du capital. Les documents pour la création d’une telle entreprise sont similaires à ceux d’une EURL : il faut en effet fournir les comptes annuels au tribunal de commerce, des procès-verbaux et délibérations des associés doivent être rédigés. On définit des tranches de rémunérations en fonction des statuts (cadre, associé, salarié, …). Si des biens autres que financiers sont apportés par quelqu’un, cela nécessite l’intervention d’un commissaire aux apports.

EIRL (Entreprise individuelle à Responsabilité limitée)

Sous cette forme juridique, on confond patrimoine privé et professionnel. Vos biens privés peuvent être saisis en cas de faillite. Un avantage de ce statut est la responsabilité limitée : en établissant une liste des biens nécessaires à l’exploitation de l’activité, l’entrepreneur se protège en cas de problème car les créanciers ne pourront pas exiger plus que ces biens, c’est-à-dire qu’ils ne pourront exiger une part de votre patrimoine privé non mentionné sur cette liste. Ce statut implique toutefois des obligations supplémentaires : la livraison des comptes annuels et la liste des biens professionnels.

Quelles sont les aides possibles ?

Deamnder de l’aide dans ces premiers choix peut s’avérer très utile. De nombreux indépendants ne disposent que de peu d’argent, pas plus du Smic dans de nombreux cas. Il est toutefois possible d’obtenir des aides financières et autres déductions fiscales. Les demandeurs d’emploi touchant le chômage peuvent obtenir l’Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise (ACCRE). Cette aide est valable pour une durée minimale de six mois. Par ailleurs, les chômeurs peuvent aussi bénéficier de l’aide d’expert, et ce gratuitement.

Les salariés ont quant à eux droit à un congé dit congé pour création d’entreprise, d’une durée d’un an renouvelable une fois. Si votre projet de création d’entreprise n’aboutit pas, ce congé vous permet de retrouver votre ancien travail. Les personnes atteintes d’un handicap peuvent obtenir une aide technique et financière en fonction du type et du degré de handicap.

Formalités d’immatriculation

Pour immatriculer votre entreprise, il vous faut passer par le Centre des Formalités des Entreprises, qui s’occupera de répartir vos informations aux différents acteurs :
A l’INSEE, qui s’occupe de répertorier la société dans l’annuaire national des entreprises et la dote d’un numéro SIREN (pour les organismes publics et administrations) ou SIRET (pour les organismes sociaux et fiscaux) ainsi qu’un code d’activité pour les services fiscaux, sociaux, et pour le greffe du tribunal de commerce.

Conseils fiscaux pour les travailleurs indépendants

Respecter les délais est un aspect peut être évident, mais ces derniers peuvent être trompeurs car un délai supplémentaire est accordé aux travailleurs indépendants pour délivrer leur déclaration de revenus. Au lieu de devoir rendre cette dernière avant le 30 avril, un travailleur indépendant a jusqu’au 15 juin. Le piège est qu’aucun délai supplémentaire n’est accordé pour payer les impôts. Cette échéance est fixée au 30 avril. Il faut donc faire attention à ne pas s’emmêler les pinceaux.

En tant qu’indépendant, vous êtes votre propre patron, et potentiellement celui d’autrui. Vous pouvez donc avoir une responsabilité en tant qu’employeur. La responsabilité de soumettre les déclarations fiscales à vos employés potentielles fin février, de conserver les documents des transactions, comme les reçus de dépenses (7 ans).

Un défi pour les indépendants consiste aussi à dissocier les dépenses personnelles des dépenses professionnelles. Pour cela, la meilleure solution est d’avoir un compte et une carte bancaire spécifique aux dépenses de l’entreprise. Ceci est primordial pour les déductions d’impôts sur les dépenses : si vous introduisez par erreur une dépense personnelle dans vos dépenses déductibles, vous vous mettez en danger en cas de vérification.

Lorsque vient le moment de payer ses impôts, mieux vaut ne pas être pris de court. C’est pourquoi il est avisé de mettre de l’argent de côté tout le long de l’année, d’effectuer des paiements en plusieurs versements par exemple.

Établir une déclaration de revenu peut être complexe. Pour éviter des erreurs et ne pas oublier des déductions importantes, il est souvent conseillé d’utiliser l’aide d’un expert, par exemple un comptable. Ceci peut vous épargner une bonne quantité de formalités administratives, en plus de vous faire économiser de l’argent.

Déductions des dépenses d’entreprise

La plupart des dépenses effectuées dans le cadre de l’exploitation de votre entreprise peuvent être déduites dans la mesure du raisonnable. Les dépenses en restauration, divertissement ne peuvent être déduites que de moitié sur des montants raisonnables. Si une dépense allie un usage personnel et professionnel, vous devez comptabiliser uniquement la partie se rapportant à l’aspect professionnel dans vos déductions.

Les immobilisations peuvent être déduites via ce qu’on appelle l’amortissement. Ceci concerne les meubles, le matériel servant à l’exploitation de votre activité comme de l’informatique (infrastructure IT, ordinateurs) ou encore la location ou l’achat d’un immeuble pour l’entreprise. Un amortissement représente la baisse de valeur d’un bien immobilier ou matériel au fil du temps. C’est la partie d’un investissement déductible de vos impôts, au prorata.

Dans certain cas de figure, vous pouvez déduire des dépenses d’exploitation à domicile : si votre domicile est votre lieu d’affaires principal, ou s’il est le lieu de rencontre avec des clients ou patients, autrement  dit, le lieu de provenance de revenus. Pour suivre le principe d’une déduction raisonnable, vous pouvez calculer la proportion de l’espace dédié au travail au sein de l’espace total de votre domicile. Vous ne pouvez cependant pas déclarer de frais de bureau à domicile pour une perte d’entreprise.

Les catégories de dépenses professionnelles déductibles

Parmi les principales dépenses professionnelles déductibles sur les impôts du travailleur indépendant lors de sa déclaration, on peut citer les principaux frais généraux suivants :

  • personnel
  • repas individuels
  • loyers déductibles
  • matériel, documentation et fournitures (inférieurs à 500 €)
  • transport
  • frais de représentation ou de sréception
  • impôts et pénalités
  • cotisations sociales de l’exploitant et du conjoint collaborateur
  • autres dépenses déductibles

Comme l’explique le rapport du Journal du Net, certaines de ces catégories sont soumises à des réglementations précise, mais peuvent être déduites à 100 % pour les indépendants. En effet, la déduction des repas individuels n’est possible que si la distance entre le domicile et le lieu de travail est suffisamment importante pour que l’individu ne puisse pas déjeuner chez lui. Cette déduction ne se fait que sur les dépenses de plus de 4,25 €, dans une limite de 16,40 €.

Les frais de transport peuvent être déduis à 100 % ou au forfait. Dans ce dernier cas, la déduction se fait en fonction d’un barème kilométrique en fonction de la distance et du véhicule. Un trajet du domicile au travail peut être déduit s’il est supérieur à 40 km. Des justificatifs doivent être apportés, tels que des billets de train, péages, essence, etc.

Les artisans et industriels imposés sur les BIC ont des obligations comptables plus rigoureuses que les indépendants relevant des BNC. Toute dépense doit pouvoir être justifiée voire même déclarée au-dessus d’un certain montant ou simplement sur demande. Le fisc peut très bien juger certaines dépenses déductibles déraisonnables et les comptabiliser dans les dépenses imposables.

Veuillez prendre connaissance des mentions légales en vigueur sur cet article.

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