Au cœur de ces considérations se trouve la prise de conscience que le tout est plus que la somme des parties. En fait, l’ensemble (un système) comprend :
- les parties (composants)
- les interactions et autres connexions explicites ou implicites entre les parties
- les propriétés résultantes (émergentes) de l’ensemble du système.
Les différentes parties peuvent souvent être déplacées relativement facilement lors d’un changement. En revanche, il peut être nécessaire de recréer les interactions à grands frais. Dans un système de culture biologique, les liens entre les composants sont généralement implicites. Il manque alors la description nécessaire pour reconstruire l’ensemble du système ; un changement devient difficile, voire impossible.
Un exemple concret :
Imaginons un système de base de données qui existe au sein de l’infrastructure d’un fournisseur. Les données qui y sont stockées peuvent être migrées relativement facilement lors du passage à un autre fournisseur. Mais qu’en est-il des autres composants et des connexions entre eux ? Paramètres, droits d’accès, répartition de la base de données sur plusieurs serveurs (Sharding), etc. Connaissons-nous la complexité du système global, ou pouvons-nous l’appréhender ? Si oui, l’ensemble du système peut-il être reproduit sans trop de difficultés sur l’infrastructure du nouveau fournisseur ? Dans de nombreux cas, la réponse à au moins une de ces questions est probablement « non ».
L’exemple de l’archivage électronique sécurisé peut être utilisé pour illustrer comment les propriétés des systèmes émergents rendent le changement de fournisseur plus difficile. L’archivage sécurisé en tant que critère comprend des exigences techniques, organisationnelles et réglementaires. Il s’agit donc d’une propriété supérieure du système. L’archivage électronique sécurisé d’un système est prouvé par la certification. La certification est liée à un cas spécifique ; lorsqu’un fournisseur est changé, le système est reconstruit et doit être recertifié en conséquence. L’effort supplémentaire nécessaire augmente les coûts de changement et contribue à l’effet de lock-in.